L’usine Montmills

La Montmorency Lumber Company opérait autrefois l’usine d’écorçage Montmills, en activité de 1908 à 1947, selon le document Concept de corridor le long de la rivière Montmorency (p. 11). présenté en 2009 à la Ville de Québec par le Conseil de bassin de la rivière Montmorency. Cependant, après que la Anglo-Canadian Pulp & Paper Mills Ltd ait acquis Montmills, le moulin et la cour à bois avaient été dévastés, le 25 juin 1943, par un violent incendie.

Cette scierie se trouvait au sud-ouest du lac du Délaissé, que forme la rivière Montmorency, au niveau du Centre de plein air de Beauport, anciennement appelé camping Villeneuve.

Elle fournissait le bois acheminé jusqu’au fleuve Saint-Laurent, par la fameuse dalle, qui passait à l’ouest du village de Montmorency. Elle rejoignait donc le fleuve à peu près au même endroit où l’autoroute Félix-Leclerc prend aujourd’hui la direction de l’ouest. Par la suite, les «pitounes» de bois étaient acheminées à l’usine. La Montmills a été un important employeur pendant la saison estivale.

La publication Villeneuve, Courville et Sainte-Thérèse-de-Lisieux, de la série «Histoire de raconter», publiée et distribuée par la Ville de Québec, révèle quelques informations supplémentaires. Ainsi, le bois coupé à Sainte-Brigitte-de-Laval était flotté sur la rivière montmorency jusqu’au moulin Montmills, pour y être écorcé. Avant la construction de la dalle, en 1929, il était ensuite expédié à l’usine de pâte à papier de la Anglo-Canadian Pulp & Paper Mills Ltd, à Québec, par le chemin de fer traversant Sainte-Thérèse-de-Lisieux. Le parcours de cette voie ferrée correspond sensiblement aujourd’hui au boulevard Rochette (devenu Louis-XIV) et à la rue de la Sérénité.


Une carte postale


Carte postale datant de 1930 environ. On y voit une section de la dalle qui servait à transporter les billots de l'usine Montmills jusqu'au fleuve Saint-Laurent.

Carte postale datant de 1930 environ. On y voit une section de la dalle qui transportait les billots de l’usine Montmills jusqu’au fleuve Saint-Laurent. La légende de la carte précise que cette dalle s’étendait sur trois milles (soit près de cinq kilomètres).

Détail intéressant : un texte manuscrit, dans les marges supérieure et inférieure, mentionne que la carte a été offerte par un M. Maurice Côté, de Beauport Est.

La publication Villeneuve, Courville et Sainte-Thérèse-de-Lisieux, de la ville de Québec, nous apprend que la dalle a été construite en 1930 par la firme James ruddick engineering & Construction.


Une photographie


Photo des vestiges d’un des piliers supportant autrefois la dalle qui transportait les billes de bois. Ce pilier est à proximité de la rivière Montmorency, en amont de l’ancien moulin. À ce niveau, la dalle servait donc à acheminer jusqu’à proximité de l’usine Montmills l’eau pompée dans la rivière Montmorency afin d’y permettre la flottaison du bois. Celui-ci descendait ensuite jusqu’au fleuve, par gravité.


Des bordereaux de commande


Commande d’épicerie, datée du 2 juillet 1914, adressée à A. Grenier, de Québec, et provenant de l’usine Montmills de la Montmorency Lumber Company, située à « Montmorency Falls ».

Commande d’épicerie, datée du 2 juillet 1914, adressée à A. Grenier, de Québec, et provenant de l’usine Montmills de la Montmorency Lumber Company, située à «Montmorency Falls». En fait, ce moulin à écorcer le bois  a été construit par la Montmorency Lumber Co. de New York, à l’extrémité nord de la terre ancestrale des Vachon, à Courville, près de la limite de Villeneuve. C’est-à-dire à l’endroit où se trouve aujourd’hui le Centre de plein air de Beauport.


Bordereau de commande de la Montmorency Lumber Company daté du 25 décembre 1912, et adressé au fournisseur A. Grenier.

Un autre bordereau de commande de la Montmorency Lumber Company, celui-ci, du 25 décembre 1912. Il est, lui aussi, adressé au fournisseur A. Grenier. On remarque notamment que le même agent, Edward G. Gorman a signé les  deux documents. Ce dernier bordereau révèle cependant l’adresse de la MLC, soit la case postale 164, à Québec. Il est intéressant de noter les prix d’alors pour certaines denrées, ces prix étant inscrits au crayon de plomb, à droite des produits commandés.


Une étiquette de boîte d’allumettes datant vraisemblablement des années 1900-1910 et publicisant le marchand A. Grenier, le fournisseur de la Montmorency Lumber Company

Une étiquette de boîte d’allumettes datant vraisemblablement des années 1900-1910 et publicisant le marchand A. Grenier, le fournisseur de la Montmorency Lumber Company mentionné dans les bordereaux de commande plus hauts.


Étiquette pour denrées périssables de l’épicier A. Grenier, fournisseur de la Montmorency Lumber Company. On y apprend notamment que cette épicerie date de 1882.

Étiquette pour denrées périssables de l’épicier A. Grenier, fournisseur de la Montmorency Lumber Company. On y apprend notamment que cette épicerie date de 1882.