Au Canada, la légende de la Dame blanche est associée à la chute Montmorency. Elle tire son origine d’un événement historique de la région et du pays.
C’était au cours de l’été de 1759. Les troupes britanniques, commandées par le général James Wolfe, assiégeaient Québec. Malgré ces événements dramatiques, deux jeunes Canadiens, Mathilde et Louis, profondément amoureux, projetaient de se marier sous peu.
Mais, le 31 juillet 1759, les assiégeants lancent une attaque à Beauport, aux pieds de la chute Montmorency. Par malheur, Louis, qui fait partie de la milice, est tué au cours de ce qui sera appelé «bataille de Beauport» ou «bataille de Montmorency». Inconsolable, Mathilde revêt sa robe de mariée et se jette du haut de la chute. Depuis, certains affirment distinguer, parfois, les nuits de pleine lune, une forme blanche se profiler dans l’écume de la chute.
Le site de TV5 monde présente un très intéressant dessin animé documentaire à propos de cette légende.
Un timbre
Planche non coupée émise par Postes Canada, le 8 septembre 2016. Elle reproduit un timbre faisant partie du troisième volet de la série «Le Canada hanté». Celui-ci présente une vision remarquablement originale de la Dame blanche, imaginée par l’illustrateur Sam Weber.
Voici la version de la légende proposée par Postes Canada: «Selon la légende, la jeune femme habitait l’île d’Orléans au XVIIIe siècle avec son fiancé, alors que ce dernier a été tué durant une bataille contre les forces britanniques. En apprenant l’horrible nouvelle, elle a enfilé sa robe de mariée et elle s’est jetée du haut de la chute Montmorency.» (© Postes Canada).
Recto et verso de la carte postale port payé accompagnant l’émission philatélique sur le thème de la légende de la Dame blanche.
Une carte postale particulièrement intéressante


Vers la fin du XIXe et le début du XX siècle, John E. Walsh était propriétaire d’une librairie-papeterie sur la rue Saint-Jean, à Québec, où il vendait également des objets souvenirs. Probablement afin de ménager la susceptibilité de ceux qu’on appelait alors les Canadiens-français, ainsi que celle des visiteurs venus de France, il avait imaginé sa propre version de la légende. Peut-être voyait-il aussi dans cette initiative une façon de mousser ses ventes de cartes postales.
Dans son interprétation, il a évacué toute référence au siège de Québec, en 1759, de même qu’à la bataille de Beauport. Il a plutôt créé un amalgame, en s’inspirant d’un autre drame s’étant produit à la chute Montmorency: l’effondrement, le 30 avril 1856, du pont qui enjambait la rivière. Il a d’abord changé le nom de la légende pour: The Bride of the Falls (La mariée des chutes). Puis il a raconté, sur une carte postale qu’il a fait imprimer, qu’un couple passait en carriole sur le pont, au moment exact où la structure s’est écroulée. Bien sûr, ils auraient tous deux péri, mais le corps de la femme n’aurait jamais été retrouvé. Le libraire a ajouté à sa carte une photo, qu’il affirme prise peu après l’accident. Cette photo, lorsque regardée à l’envers, laisserait deviner la silhouette d’une femme ayant les bras étendus et portant une robe de mariée.
La Dame blanche dans la brochure La Maison Montmorency
Autre variante de la légende de la Dame Blanche. Celle-ci est présentée dans une brochure publiée par les pères Dominicains, en 1960, alors qu’ils étaient propriétaires du domaine. Cette brochure est décrite plus en détail sous le menu «Des publications»
La Dame blanche dans le Programme souvenir du Centenaire de Saint-Grégoire de Montmorency
Mention de la légende de la Dame blanche dans le programme souvenir du centenaire de ville Montmorency, en 1990. Le texte provient de la brochure La Maison Montmorency, mentionnée plus haut. Cependant, l’illustration, originale, est l’œuvre de l’auteur du programme souvenir, M. Carol Saint-Pierre.
La légende de la Dame blanche mentionnée dans le livre La vie au Bas du Sault Montmorency, Paroisse St-Grégoire 1890-1990.
Le restaurant La Dame Blanche
Le menu
Couverture du menu du restaurant La Dame Blanche. Ce menu date probablement des années 1960. Le restaurant était situé sur le boulevard d’Orléans (aujourd’hui boulevard Sainte-Anne), à Beauport. Le magasin Tanguay de Beauport a, par la suite, été érigé sur le même site.
Ce restaurant a appartenu à M. St-Georges Côté et à son beau-frère, Me Jean Bienvenue. M. St-Georges Côté a été, selon le site monlimoilou.com, l’animateur radiophonique le plus populaire à Québec dans les années 1950 et 1960. Ce site lui consacre une page.
(Merci à M. Yvon Thibault pour ces précieuses informations. M. Thibault a travaillé à La Dame Blanche dans les années 1960.)
La deuxième de couverture du menu présente un plan montrant l’emplacement du restaurant.
En troisième de couverture, le menu reproduit une version répandue de la légende de la Dame blanche. Celle mise de l’avant par Pierre-Georges Roy, dans son ouvrage L’Île d’Orléans, paru en 1928.
Le restaurant La Dame Blanche, un carton d’allumettes
Un carton d’allumettes du restaurant La Dame Blanche, datant vraisemblablement des années 1990. On remarque que l’illustration est la même que celle utilisée dans le programme souvenir du centenaire de ville Montmorency, publié en 1990, à la différence que celle du carton d’allumettes est colorée.
Le restaurant La Dame Blanche sur des cartes postales
Carte postale publiée par Lorenzo Audet, vers 1940-1950.
Carte de Lorenzo Audet similaire à celle qui précède. Cependant, elle porte également la mention « restaurant « nec plus ultra » » dans la légende.
Il est intéressant de mentionner qu’il s’agit, en fait, d’une carte publicitaire pour le marchand de peinture Sico et accessoires J.-P. Dion, qui avait son commerce au 723 avenue Royale, à Beauport.
Encore une carte postale de Lorenzo Audet consacrée au restaurant La Dame Blanche. Cette fois-ci on peut également voir le poste d’essence voisin. De plus, l’adresse du restaurant est cette fois-ci mentionnée au verso : 525 boulevard Orléans (maintenant Sainte-Anne), Québec. Il était, en fait, situé à Beauport.
Le restaurant La Dame Blanche sur une carte postale plus récente, datant vraisemblablement du début des années 1960. On remarque ici d’important changements : la tourelle est disparue, la ligne des lucarnes a été simplifiée et une imposante affiche « restaurant » a été installée sur le toit. Le garage et le poste d’essence ne sont plus là et une nouvelle aile a été ajoutée perpendiculairement à celle d’origine. Par ailleurs, un panneau-réclame portant l’inscription « curb » est apparue. L’ère du service à l’auto était arrivée…
L’endos de la carte revendique le statut de « plus important « curb service » de Québec pour le restaurant. Par ailleurs, le titre proclame également que La Dame Blanche est «The restaurant with a legend». On fait donc allusion à la légende associée à la chute Montmorency.
D’autre part, l’adresse indiquée du restaurant est maintenant 525 boulevard Sainte-Anne. Selon la page Wikipédia consacrée au boulevard, cette artère a changé de nom en juillet 1953.